Ça vous en bouche un coin, hein?
Non seulement cette page n’a toujours pas été remplacée par un mur de publicité pour durcisseurs génitaux médicamenteux, mais un humain y écrit encore des trucs façons blog, à l’ancienne, comme en 2004.
Oui, j’ai un peu raté mon coup sur le retour après pile-un-an-jour-pour-jour, mais on va pas chipoter non plus.
Dans la plus pure tradition carnetière, je m’abstiendrai d’étayer mes velléités de retour par un billet de la moindre consistance. À la place, on va parler méta, comme disent les jeunes, qui font plus dans l’interweb que dans la philosophie aristotélicienne.
Nommément: l’éternelle (et profondément inintéressante) question du pourquoi.
Car depuis le temps, même le moins attentif des lecteurs (parmi les trois restant qui n’ont pas toujours pas nettoyé leur aggrégateur) aura remarqué l’absence presque surprenante de compte-rendu de soirée-blogueurs sponsorisée par Paic Citron ou de banc d’essai de la dernière crème de jour Palmolive, miraculeusement trouvée dans ma boîte-aux-lettres ce matin. Sans ces essentiels moteurs du génie littéraire, un esprit sensé serait en droit de se demander la raison d’un tel acharnement dans la production de Contenu Sous-Monétisé.
Pour être lu?
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Alors même que j’aborde la rédaction du présent billet, trois options s’offrent à moi – que dis-je: se jettent à mes pieds dans un assaut frénétique de désir inassouvi. Et je ne suis pas homme à refuser une offre équivoque, sauf peut-être à trois heures du matin, aux abords de la rue Saint Denis.
Je pourrais d’une part verser dans la fatuité solipsiste du quidam blogueur qui passe au moins un billet sur cinq à se lamenter du manque de temps/inspiration/névrose/talent nécessaires à l’entretien régulier de son irremplaçable production litéraire, et assure un public largement imaginaire que la vocation ne l’a pas encore quitté et que, oui, malgré de nombreuses pressions politiques, il continuera sans mollir à poster de cinglants articles de fond sur les variations hygrométriques de son quartier.
Je pourrais aussi distraire votre attention par la narration des cocasses tentatives d’écriture qui ont précédé la présente échappée. Et il y en eût. A intervalles régulier. Au moins une fois par semaine: la mauvaise conscience faisant un croche-patte au bon sens, au retour de ces trop rares soirées effectivement suivies d’un retour domestique, je me dirigeai d’un pas décidé vers mon clavier. Reptation décidée, serait le terme exact. Une bonne volonté hélas immanquablement noyée dans la contemplation béate des reflets nacrés de mon outil d’écriture.
Note à tout expérimentateur psychédélique à vocation litéraire: ne pas opter pour le rétro-éclairage électro-luminescent lors du choix de votre clavier. Désactiver l’économiseur d’écran aussi.
Quoi qu’il en soit, l’expérience gagne plus à être vécue qu’à être relatée: nous passerons donc.
Enfin: je pourrais tout simplement faire comme si de rien n’était, vous rappeler si nécessaire vos droits en tant que lecteur, tels que garantis par la Convention Internationale de Genève (approximativement aucun) et passer directement à la suite de mon récit, tenant ainsi pour une fois un engagement au mépris de tous mes principes.