Alors même que j’aborde la rédaction du présent billet, trois options s’offrent à moi – que dis-je: se jettent à mes pieds dans un assaut frénétique de désir inassouvi. Et je ne suis pas homme à refuser une offre équivoque, sauf peut-être à trois heures du matin, aux abords de la rue Saint Denis.
Je pourrais d’une part verser dans la fatuité solipsiste du quidam blogueur qui passe au moins un billet sur cinq à se lamenter du manque de temps/inspiration/névrose/talent nécessaires à l’entretien régulier de son irremplaçable production litéraire, et assure un public largement imaginaire que la vocation ne l’a pas encore quitté et que, oui, malgré de nombreuses pressions politiques, il continuera sans mollir à poster de cinglants articles de fond sur les variations hygrométriques de son quartier.
Je pourrais aussi distraire votre attention par la narration des cocasses tentatives d’écriture qui ont précédé la présente échappée. Et il y en eût. A intervalles régulier. Au moins une fois par semaine: la mauvaise conscience faisant un croche-patte au bon sens, au retour de ces trop rares soirées effectivement suivies d’un retour domestique, je me dirigeai d’un pas décidé vers mon clavier. Reptation décidée, serait le terme exact. Une bonne volonté hélas immanquablement noyée dans la contemplation béate des reflets nacrés de mon outil d’écriture.
Note à tout expérimentateur psychédélique à vocation litéraire: ne pas opter pour le rétro-éclairage électro-luminescent lors du choix de votre clavier. Désactiver l’économiseur d’écran aussi.
Quoi qu’il en soit, l’expérience gagne plus à être vécue qu’à être relatée: nous passerons donc.
Enfin: je pourrais tout simplement faire comme si de rien n’était, vous rappeler si nécessaire vos droits en tant que lecteur, tels que garantis par la Convention Internationale de Genève (approximativement aucun) et passer directement à la suite de mon récit, tenant ainsi pour une fois un engagement au mépris de tous mes principes.
Jamais vu une offre rue Saint Denis avoir quoi que ce soit d’équivoque. Elles sont même remarquablement claires.
Comment par neuro — 26 octobre 2005 @ 4:12
La troisième option me semble, et de loin, la plus judicieuse. Alors au boulot nom de dieu (notez la minuscule qui trahit l’athée, voire l’agnostique).
Merci d’avance.
Brischiant l’Impatient
Comment par Briscard — 26 octobre 2005 @ 8:38
je n’étais pas sûre d’avoir bien compris lorsque déjà, précédemment, vous l’évoquiez en commentaire… mais où donc êtes vous allé chercher que littéraire ne secrivait qu’avec un T ??
Comment par rhagnagna — 6 novembre 2005 @ 3:04
s’écrivait
Comment par rhagnagna — 6 novembre 2005 @ 3:05
Rhagnagna:
En effet, mes petits neurones surmenés se sont emmêlés les pinceaux… Il s’agissait bien entendu de l’ignoble: littérature / literature (qui se propage à: littéraire / literary)… Et « literaire » existe bien, mais uniquement en Allemand.
Bref, encore un coup de l’Etranger…
Comment par dr Dave — 6 novembre 2005 @ 11:06