Où il n'est bien sûr nullement question, ni d'automne, ni de Tokyo…

11 janvier 2006

Entomologie Humaine

Posté dans : Pas assez d'ennemis..., par Dave A. à 1:47

Les phases de croissance de la larve d’homo sapiens, tout particulièrement son cycle de reproduction, restent de nos jours très mal documentées, occultées par l’attention disproportionnée donnée aux rites de copulation chez cette même espèce. Cette méconnaissance entraîne de nombreux comportements à risques. La lutte contre ce fléau millénaire passe nécessairement par l’éducation du public et sa sensibilisation aux innombrables répercussions écologiques de cette propagation endémique.

Trois phases se distinguent dans le développement de la larve d’humain: Ennuyeuse, Dangereuse et Nuisible.

La phase Ennuyeuse s’étend de l’éclosion jusqu’à la première année. Elle se repère facilement par la tendance de la larve à hurler à intervalles réguliers tout en excrétant un volume de fluide corporel à peine croyable pour un organisme de taille aussi insignifiante. Bien que représentant une menace sonore et olfactive sérieuse, son pouvoir de nuisance se concentre à ce stade là sur son entourage familial. Elle ne présente que peu de danger pour le public à condition de ne pas s’approcher trop près des maternités ou de vivre dans un pays bénéficiant de réglementations laxistes en matière d’avortement post-natal.

La dernière phase, la plus longue, débute vers deux ans, quand la larve acquiert sa mobilité et entreprend immédiatement la ruine financière, morale et physique de ses géniteurs, étendant progressivement cette ambition à son entourage plus ou moins direct. A l’issue de leur mue, les larves les plus innoffensives grandissent en bandits de grands chemins ou meurtriers de petite vieilles, les autres font des études et se tournent vers des techniques de tuerie à plus grande échelle ou deviennent banquiers.

C’est durant la phase intermédiaire de son développement larvaire – approximativement de un à deux ans – que l’humain entreprend la contamination de corps étrangers à fins reproductives. Comme pour les autres espèces, le processus de parasitage nécessite la participation d’hôtes plus ou moins volontaires (astronaute peu méfiant répondant à signal de détresse sur planète inexplorée, cadre supérieur en milieu de carrière, Sigourney Weaver, jeune et fringuant blogueur maniant avec brio l’humour post-moderne tendance muffle etc.). Plus spécifiquement, deux sujets sont requis: de taille adulte et de sexes opposés mais pas trop, comprenant au moins une femelle en âge de procréer.

Pour procéder à l’insémination, la larve d’humain est forcée de recourir à certains stratagèmes : une mobilité réduite, l’absence de coque chitineuse équipée de pinces rétractiles, ainsi qu’un très faible degré de résistance au lance-flammes industrielle, excluant toute possibilité d’attaque frontale.

Grâce à des capteurs extrêmement développés, la larve sélectionnera un hôte femelle hormonalement affaibli, qu’elle plongera dans un état d’hypnose régressive, similaire dans ses effets aux dégénérescences cérébrales communément observées dans l’entourage proche (des études font état d’une diminution pouvant aller jusqu’à 70% du QI initial chez de jeunes parents). Dans cet état particulièrement vulnérable, l’insémination proprement dite devient alors hautement dépendante de la disponibilité immédiate d’un sujet mâle consentant (eux-mêmes nettement moins sensibles aux techniques d’auto-suggestion employées chez la femelle mais facilement coercible par certains stimuli bassement érotiques).

Il est facile de voir dans ces conditions, le danger extrême présenté par la larve d’humain à ce stade de son développement: ses boucles blondes, sa peau douce encore épargnée par les ravages de l’acné juvénile et son pouvoir de concentration comparable à celui de la mouche domestique, concourant tous à lui donner l’apparence d’un objet peu encombrant, décoratif et facile à divertir.

Le facteur de risque chute dès la troisième année de croissance avec l’apparition des capacités motrices destructrices, puis continue de décroître pour atteindre un minima lors de la maturité de la larve (vers 12-15 ans) où elle devient alors un antidote très efficace aux états d’hypnose induits par des larves plus jeunes.

La contamination par simple contact étant hautement probable, il est recommandé de ne pas s’approcher d’une larve en incubation sans l’avoir préalablement désinfectée par bain prolongé dans une solution d’acide chlorhydrique à 70%.

Les traitements préventifs en cas d’exposition à risque incluent chez l’homme: stérilisation, ablation, entrée dans la prêtrise, voire épilation du torse et développement de goûts prononcés pour l’oeuvre et la carrière de Liza Minelli, Cher et Kylie Minogue… Sans aucune garantie d’efficacité totale.

Les possibilités de traitements palliatifs dépendent entièrement du cadre légal régissant l’infanticide avec conditions aggravantes dans votre pays de résidence. En cas d’apparition des symptômes, veuillez consulter votre avocat traitant.

Un commentaire »

  1. Hmmm t’as pas d’examens à préparer là au lieu de foutre toute ma productivité en l’air par l’éructation de conneries aussi vraies qu’elles sont drôles ou vice versa?

    Comment par neuro — 11 janvier 2006 @ 11:10

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et ignotas animum dimittit in artes