Où il n'est bien sûr nullement question, ni d'automne, ni de Tokyo…

4 février 2006

Épiphanie Régressive

Posté dans : Nombrilisme, par Dave A. à 6:16

Pour être tout à fait franc, j’avais non seulement présagé l’intérêt particulier que susciteraient mes déclarations sur la perte des illusions de jeunesse (l’angoisse de la sénilité a depuis bien longtemps supplanté celle de la mortalité dans les discussions de salon, de ce coté-ci du Sahara), et je songeais même depuis plusieurs semaines au billet incisif et argumenté qui suivrait cette entrée en matière. Un billet où j’aurais ironisé sur les étranges effets secondaires des voyages en avion sur les affiliations politiques (vous embarquez quelque part une faucille à la main et débarquez dans un autre pays vêtu d’une chemise brune sans même vous en apercevoir). Un billet où j’aurais fait le bilan du pour et du contre, en arguant fallacieusement que l’on ne peut pas être un vieux con quand on écoute la musique de sauvage que j’écoute.

Et puis ce matin, une bouteille de vodka calé entre les genoux, à fignoler les détails de Monde 2.0 avec Pierre, assis sur le toit de l’immeuble (une vieille habitude) tout en faisant des tests aéronautiques avec les feuilles du Figaro piqué au paillasson matinal du voisin (une autre vieille habitude), j’ai eu une révélation:

C’est pas parce qu’on sort de l’âge légal pour être un jeune con qu’il faut automatiquement devenir un vieux con.

En faisant un peu d’effort, on peut aussi redevenir un petit con très convaincant. Et c’est quand même vachement plus marrant.

5 Comments »

  1. Effectivement le petit con a l’avantage de trancender les âges de la connerie. Pour autant, échappe-t-il à l’usure du temps ? Tous les petits cons sont-ils polis à l’usage ?
    Cordialement,
    Trasimarque.

    Comment par Trasimarque — 4 février 2006 @ 3:13

  2. Ah, mais le Petit Con n’échappe pas moins à l’usure du temps. Et surtout, c’est un effort de tous les instants pour l’entretenir.

    Il s’agit plus d’échapper aux autres options qui possèdent leurs défauts propres, mais un potentiel ludique bien moindre…

    Comment par dr Dave — 8 février 2006 @ 12:06

  3. Petit con ou grand couillon qui me semble plus adapté au genre masculin 😉

    Comment par Amazone — 15 janvier 2007 @ 11:56

  4. […] Quoi qu’il en soit, n’allez pas croire un instant que mon statut réaffirmé d’aigri prématuré, mouvance petit con, ne me pousse à la moindre animosité envers ceux de mes chers camarades qui canalisent l’expression de leurs revendications politiques par l’empilement stratégique de mobilier de bureau à l’entrée des locaux universitaires. Pour tout dire, compte-tenu de mon humeur peu sociable de ces derniers jours, ça m’arrangerait plutôt. […]

    Ping par L’Automne à Paris » De l’art d’occuper son temps revendicatif — 26 février 2007 @ 8:38

  5. […] décidé que je n’en avais vraiment rien à foutre. C’est pas parce qu’on refuse résolument de grandir qu’on ne peut pas miser sur le moyen-terme de temps en temps. Pour le reste, ça […]

    Ping par L’Automne à Paris » Trente — 29 octobre 2010 @ 3:54

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et ignotas animum dimittit in artes