En des temps pas si récents, d’éminents digerati m’ont fait l’insigne honneur de me convier à répondre à des variations de l’indémodable questionnaire proustien (rebaptisé « mème », pour la génération Star Trek, qui n’est pas trop regardante sur la sémantique). L’impardonnable retard faussement nonchalant de la présente réponse en rend d’autant plus pénible la teneur : Il m’est hélas impossible d’obtempérer à ces forts sympathiques requêtes…
Il serait facile d’y voir la marque d’un snobisme déplacé envers une forme d’interaction qui, si elle manque certes de subtilité, n’en est pas moins un merveilleux moyen d’encourager l’exhibitionnisme introspectif à vocation sociale (aussi appelé « blogging » par certains). Suspicion sustentée par mes précédents travaux scientifiques établissant une corrélation claire entre le nombre de « mèmes » circulant sur l’Internet à un instant donné et le taux de mortalité en bas-âge dans les populations félines domestiques. Or, comme la bestiole me servant présentement de repose-poignet ronronnant pourra en témoigner : j’aime les chats, a fortiori les chatons, et pas seulement avec de la sauce béarnaise, bien trop relevée d’ailleurs pour permettre d’apprécier la chair tendre et délicate de cet animal.