L'Automne à Tokyo

J’ai gardé de bon rapports avec presque toutes mes anciennes flammes, y compris celles dont l’extinction a pu se faire avec toute la subtilité d’un puit de pétrole koweitien.

J’aime à y voir le reflet de la maturité affective qui sied à un jeune homme de son temps.

Il se trouve toujours quelques esprits chagrins pour mettre en avant le fait que le remplacement du traditionnel entretien de fin de relation par un billet aller-simple pour l’autre bout du globe aurait pu gonfler artificiellement ces résultats.

Il n’en est rien, bien sûr. Et j’en veux comme preuve la visite inopinée de E., d’avec qui la rupture et les nombreux vols de vaisselle à basse altitude qui l’accompagnèrent ne prêtèrent guère à la moindre ambiguïté.

Néanmoins il semble que, profitant de l’exceptionnelle mansuétude de ses employeurs Japonais et de six jours de congés durement arrachés à ses obligations, celle-ci s’apprête dans quelques heures à atterrir en sol Francilien pour une revue en règle des grands lieux de tournage du cinéma français et quelques couchers de soleil fluviaux sur fond d’accordéon.

La quasi-certitude que Japan Airlines ne la laissera pas embarquer avec une arme de poing traditionnelle, ainsi que la durée suffisamment courte du séjour me donnent bon espoir quant à mes chances de survie. En revanche, la réquisition de ma personne en qualité de cicerone, interprète linguistique et culturel, garde du corps ainsi que vraisemblablement de plus inavouables services, affectera sans nul doute la production bloguistique de ces pages par la négative. Non pas qu’elle fut très florissante ces temps derniers, mais au moins maintenant j’ai une excuse.

Bon Printemps et à la semaine prochaine.