il y a maintenant pas mal d’années, par un joli matin ensoleillé de la fin du mois d’août, je fêtai mes 21 ans et me mariai dans une petite chapelle du Névada en présence d’une poignée d’amis chers.
Là où aurait dû se tenir le solennel organiste jouant Mendelssohn, Brian pianotait du dixie-jazz. En lieu et place des alliances qui ne furent achetées que bien plus tard, et pour sceller officiellement l’union à l’issue de la cérémonie, un dérisoire bouquet de fleurs, volées par Sarah à quelque plate-bande municipale sur le chemin de la chapelle.
Dans ces moments-là, toute l’ironie du monde ne pèse pas lourd face à cette sensation inexplicable de vertige qui vous prend à la gorge sans raison valable.
Il y avait, ce jour, beaucoup d’éléments comiques, avec peut-être quelques petits bouts de tragique, mais surtout beaucoup de vrai. Du vrai, émouvant et larmoyant, qui se grave dans vos neurones au pic-à-glace et ressort ensuite toujours aux pires moments.
Une demi-douzaine de vies se sont écoulées depuis. Presque autant de morts donc. Cette mort-là ne fut pas particulièrement douce. Pas tant par la perte d’un amour qui n’existait déjà plus alors, que par la perte d’une amie, d’une confiance et la sensation de trahison qui rend plus seul que n’importe quel rupture ne pourra jamais.
Après-demain, nous serons à nouveau ensemble devant l’autel, de part et d’autre de ceux qui, incidemment, nous marièrent il y a toutes ces années. La boucle est donc bouclée et le destin n’a pas perdu son légendaire sens de l’humour.
Je me suis proposé d’apprendre à Douda à poser des cloisons… Je peux peut-être organiser un cours collectif?…
Comment par Briscard — 15 septembre 2006 @ 5:45
C’est vrai que ça sert pas mal les cloisons. J’ai toujours eu un peu de mal avec. Où alors c’est peut-être les cloisons qui ont du mal avec moi.
Mais en l’occurrence, avant de s’occuper des murs, il devenait urgent de reboucher les trous. C’est dangereux les trous dans le plancher, surtout ceux dont on a presque oublié l’existence. Si on s’en occupe pas, on finit toujours par y tomber quand on s’y attend le moins.
Je finis ma maçonnerie et j’arrive pour le cours de bricolage et un diabolo menthe.
Comment par dr Dave — 18 septembre 2006 @ 11:31
Cette histoire de cloisons, je ne suis pas sûre que ça marche finalement, il faut laisser un minimum de tendresse pour irriguer le sexe, et un brin de lucidité pour rappeler le coeur à l’ordre, sauf quand le sexe innonde le coeur et que la lucidité se noie. Bon, j’arrête de parler plomberie, et je t’embrasse, mon Dave, là où ça fait mâle.
Comment par Douda — 20 septembre 2006 @ 4:32
Tu sais quoi mon Briscard : je crois que la Petite pourrait bien avoir raison, sur ce coup là…
Pourtant d’habitude, la plomberie, c’est un truc de mec (comme les cloisons d’ailleurs)…
Comment par dr Dave — 24 septembre 2006 @ 7:56
Possible… moi c’que j’en cause c’est histoire de parler: c’est surtout Vébé qui a la grosse expérience sur le sujet … faut dire aussi que rapport à la plomberie il a eu pas mal de fuites, alors forcément, maintenant il colmate à mort!
Comment par Briscard — 25 septembre 2006 @ 10:33
[…] Alors voilà : Ami lecteur, sauras-tu trouver le point commun inattendu entre les trois derniers morceaux de musique accompagnant les billets postés sur ce blog ? […]
Ping par L’Automne à Paris » Un petit jeu — 30 septembre 2006 @ 2:40
[…] Les mariages, c’est surtout un bon prétexte pour retrouver, suivant les cas : les cousines que l’on n’a pas croisé depuis l’âge où on leur tirait les couettes en vacances à la montagne, ou bien les d’amis plus récents éparpillés au gré des continents et des arrondissements. C’est aussi l’occasion de mesurer les ravages de l’amour et du temps sur la convergence paritaire des uns et des autres. […]
Ping par L’Automne à Paris » Septembre en Trois week-ends (pt. 3) — 15 novembre 2006 @ 9:20