Où il n'est bien sûr nullement question, ni d'automne, ni de Tokyo…

21 février 2007

Solipsitude

Posté dans : Nombrilisme, Qui sommes-je, où allons-je?, par Dave A. à 4:15

Vous savez de quoi j’ai besoin ces jours-ci?

Moi non plus.

D’ailleurs ça m’embête un peu. C’est important de savoir de quoi on a besoin. Si j’en crois Sigmund, le secret du bonheur consiste à auto-analyser ses désirs réprimés, apprendre à les sublimer dans la mondanité d’un quotidien banal, puis devenir expert-comptable. Je crois que Karl Jung était pas tout à fait d’accord. D’un autre coté, Sigmund et Karl s’accordaient sur peu de chose, sinon pour se traiter l’un l’autre de charlatan libidineux sénile.

Quoi qu’il en soit, savoir ce qu’il nous faut, ce qu’on veut, c’est important. Attention, hein, n’allez pas chercher dans le métaphysique ou l’avenir lointain. Il ne s’agit pas de ce que je veux faire, ce que je veux devenir ou ce que je veux faire graver en épitaphe… Non : ce que je veux, là, en ce moment, ce que je désire, ce qu’il me faut, qui il me faut, avec seins, sans sein, à dessein, sans dessin… Ce n’est ni hésitation, ni indifférence, juste l’inconnu… Une inconnue?

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8 février 2007

Ma table de chevet…

Posté dans : Caution Intellectuelle à 2 Yens, En Passant, par Dave A. à 2:11

Nous pressions le pas pour rentrer. Mais l’orage gagnait sur nous; il semblait nous poursuivre; nous nous sentions visés, oui, menacés directement. Alors, selon notre coutume, repassant ensemble notre conduite, l’un l’autre nous nous interrogions, tâchant de reconnaître à qui le terrifiant Zeus en avait. Puis, comme nous ne parvenions pas à nous découvrir de gros péchés récents, Suzanne s’écriait :

– C’est pour les bonnes!

Aussitôt, nous piquions de l’avant, au galop, abandonnant ces pécheresses au feu du ciel.

André Gide, Si le grain ne meurt

Supporting her weight with my left arm, I used my right hand to caress her soft straight hair. And I waited. In that position, I waited for Naoko to stop crying. And I went on waiting. But Naoko’s crying never stopped.

I slept with Naoko that night. Was it the right thing to do? That I cannot tell. Even now, almost twenty years later, I can’t be sure. I guess I’ll never know. But at the time, it was all I could do.

[…]

Her arms tightened around me at the end, when at last she broke her silence. Her cry was the saddest sound of orgasm I had ever heard.

Haruki Murakami, Norwegian Woods (ノルウェイの森)

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et ignotas animum dimittit in artes