Où il n'est bien sûr nullement question, ni d'automne, ni de Tokyo…

21 février 2007

Solipsitude

Posté dans : Nombrilisme, Qui sommes-je, où allons-je?, par Dave A. à 4:15

Vous savez de quoi j’ai besoin ces jours-ci?

Moi non plus.

D’ailleurs ça m’embête un peu. C’est important de savoir de quoi on a besoin. Si j’en crois Sigmund, le secret du bonheur consiste à auto-analyser ses désirs réprimés, apprendre à les sublimer dans la mondanité d’un quotidien banal, puis devenir expert-comptable. Je crois que Karl Jung était pas tout à fait d’accord. D’un autre coté, Sigmund et Karl s’accordaient sur peu de chose, sinon pour se traiter l’un l’autre de charlatan libidineux sénile.

Quoi qu’il en soit, savoir ce qu’il nous faut, ce qu’on veut, c’est important. Attention, hein, n’allez pas chercher dans le métaphysique ou l’avenir lointain. Il ne s’agit pas de ce que je veux faire, ce que je veux devenir ou ce que je veux faire graver en épitaphe… Non : ce que je veux, là, en ce moment, ce que je désire, ce qu’il me faut, qui il me faut, avec seins, sans sein, à dessein, sans dessin… Ce n’est ni hésitation, ni indifférence, juste l’inconnu… Une inconnue?

En ce moment, qu’il s’agisse de mes lectures, des aléas du calendrier ou des habitudes romanticopulatoires frénétiques des habitants de cette foutue ville, tout conjure à me faire resentir un besoin de présence à mes cotés. Et pourtant, je sais pas. Non, bien sûr, je sais : ça a de nombreux avantages, surtout en cette saison où les nuits sont encore fraîches et le chauffage coûteux. C’est juste sur les modalités et la nature exacte de la présence que j’arrive foutrement pas à savoir. D’ailleurs, je ne sais même pas pourquoi j’ai besoin de savoir, subitement. D’habitude, cela ne m’a jamais géné de ne pas me poser de question.

Le problème, voyez-vous, c’est que je fais que passer. Je sais vous aussi. Mais moi encore plus brièvement. En tout cas, je crois.

En même tant, ça fait un bout de temps que ça dure, et je sais honnêtement pas combien de temps ça va durer encore, alors si j’attends de ne plus être dans le transitoire pour faire dans le permanent, ça risque de se finir seul et dans le caveau familiale, qui n’a résolument pas le charme ni la compagnie de celui des Montague.

L’autre problème, c’est que, croyez le ou non, je suis un irrécupérable romantique (étant entendu que ma définition du terme recouvre peu probablement celle communément admise par les lectrices de Elle Magazine). On ne va pas rentrer dans les détails – c’est pas le sujet du jour – mais, hors consommations et excés variés, j’ai du mal à faire dans l’oreiller industriel. Ce n’est pas un a priori, encore moins un a priori moral, juste un a posteriori, sur le moral.

L’un dans l’autre, vous voyez bien qu’il y a matière à s’interroger sur ses désirs et ses besoins… Donc je m’interroge. Et je sais pas. Comme bien trop souvent, j’élude en espérant que la réponse va s’imposer d’elle même.

Et en attendant la réponse, j’accueille les visiteuses qui surgissent avec régularité de mes vies passées, pour un week-end agréable sur le continent.

4 Comments »

  1. « L’un dans l’autre » il y a toujours matière à s’interroger sur ses désirs! « Les nuits sont encore fraîches et le chauffage coûteux »: c’est comme ça qu’on part pour s’acheter une couverture en peau d’femme et qu’on se retrouve avec des draps de soie bien plus coûteux que le chauffage et bien moins efficaces… Et je sais de quoi j’cause!
    Sinon un élément d’réponse, si j’peux permettre: fait du transitoire ton permanent; ça remplace pas mais ça soulage!

    Comment par Briscard — 21 février 2007 @ 12:01

  2. PS: au fait bien content d’ton p’tit mot au Balto… Pour peu d’Douda radine et j’me répends! Aussi sec!

    Comment par Briscard — 21 février 2007 @ 12:03

  3. Hi,
    Que Briscard veuille bien me pardonner, mais suis pas certaine que le « transitoire-permanent » soit la clef de tes questionnements légitimes du moment.
    Sauf si bien sûr il s’agit juste d’avoir une présence à ses côtés à tous prix, mais là je t’aurais mal comprise alors …
    Bizzz Jeune Homme see ya !
    Ps : Moi je sais, ce sera sans seins pour moi svp 😉

    Comment par Nawal — 21 février 2007 @ 10:00

  4. Briscard

    L’un dans l’autre, c’est sûr que tout est toujours plus simple. Pour le reste, promis je me méfierai.
    Quant à Douda, cette kalba hraïramin de lâcheuse… Je suis sûr qu’en fait elle n’existe pas : c’était Jean d’Ormesson et Amin Maalouf écrivant à 4 mains en vue d’une publication par chapitre dans l’encart Littérature du Monde du Figaro. [*]

    Nawal

    À tous prix ? Grands dieux non. Tous mes principes ont un prix, mais ils n’ont pas n’importe quel prix. Pas celui du tout venant en tout cas.

    Pour le reste, j’en sais rien. Faut que j’y réfléchisse, justement. Le problème c’est que je réfléchis depuis un moment déjà, et que du coup à coté je fais rien. Ça finit par lasser (et pas que moi, d’ailleurs).

    Et sinon promis, si je croise une fille sans poitrine, je te l’envoie.

    [* et si avec ça elle se manifeste pas au moins un peu, c’est qu’elle est vraiment morte]

    Comment par dr Dave — 22 février 2007 @ 1:29

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et ignotas animum dimittit in artes