Où il n'est bien sûr nullement question, ni d'automne, ni de Tokyo…

21 février 2007

Solipsitude

Posté dans : Nombrilisme, Qui sommes-je, où allons-je?, par Dave A. à 4:15

Vous savez de quoi j’ai besoin ces jours-ci?

Moi non plus.

D’ailleurs ça m’embête un peu. C’est important de savoir de quoi on a besoin. Si j’en crois Sigmund, le secret du bonheur consiste à auto-analyser ses désirs réprimés, apprendre à les sublimer dans la mondanité d’un quotidien banal, puis devenir expert-comptable. Je crois que Karl Jung était pas tout à fait d’accord. D’un autre coté, Sigmund et Karl s’accordaient sur peu de chose, sinon pour se traiter l’un l’autre de charlatan libidineux sénile.

Quoi qu’il en soit, savoir ce qu’il nous faut, ce qu’on veut, c’est important. Attention, hein, n’allez pas chercher dans le métaphysique ou l’avenir lointain. Il ne s’agit pas de ce que je veux faire, ce que je veux devenir ou ce que je veux faire graver en épitaphe… Non : ce que je veux, là, en ce moment, ce que je désire, ce qu’il me faut, qui il me faut, avec seins, sans sein, à dessein, sans dessin… Ce n’est ni hésitation, ni indifférence, juste l’inconnu… Une inconnue?

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4 septembre 2006

Ce que je raconte…

Posté dans : Nombrilisme, Qui sommes-je, où allons-je?, par Dave A. à 12:49

Saison faste pour la postiférance.
Sauras-tu, ami lecteur, en deviner l’improbable cause?
Point d’inquiétude, il en sera certainement question prochainement.
En attendant, ne te réjouis pas trop, tendre compagnon de ma plume, car avec la cadence de rendement, vient la chute de qualité. Et je l’illustre céans par une digression para-bloguistique des plus laborieuses.
Encore quelques jours et je passe à la chronique quotidienne des habitudes alimentaires de mon poisson rouge.

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25 juillet 2006

Babouineries pt. 2

Posté dans : le Japon, Qui sommes-je, où allons-je?, par Dave A. à 12:00

La dernière fois, j’évoquais les conditions dans lesquelles j’avais assisté à un grand tournoi de lattage de gueule thaïlandais, d’assez près pour recevoir des éclaboussures au coin de l’oeil. J’avais même laissé entendre que quelques détails croustillants, avec bris d’os et de dents filmés en gros plan, pourraient constituer la matière première du présent billet. Il n’en est rien bien sûr, et ce vil stratagème n’avait pour autre but que de maintenir artificiellement éveillé l’intérêt ténu des trois lecteurs égarés sur ce blog (avec l’espoir secret qu’ils n’aient pas retrouvé leur chemin entre temps).

En effet, ce n’est pas vraiment du spectacle que j’avais prévu de parler, mais plutôt des spectateurs. Ou pour être exact, des spectatrices. Et même en cela, ne vous attendez pas à quelque fresque sociale vibrante de réalisme, façon National Geographic : le décor et le contexte importent peu en fin de compte, puisqu’il s’agit de parler de moi, comme d’habitude. Moi et mes épiphanies spirituelles à onze heures du soir, au bord d’un ring ensanglanté de la banlieue de Tokyo, mon cinquième verre d’oolong-cha & shochu on the rocks, délicatement posé sur un petit guéridon dans un coin de notre loge. Mais avant d’en arriver là, et pour des motifs tenant autant du délayage grossier que de l’exigence narrative, laissez-moi relater une seconde anecdote qui n’est pas sans rapport avec celle que je vous narrai naguère. Vous verrez, tout s’éclaire à la fin (en ce qui me concerne, en tout cas) :

Quelques mois et quelques milliers de kilomètres après mon séjour à Bangkok, j’étais à Tokyo et invité à un autre grand tournoi d’art martial.

À ce stade du récit, il pourrait être tentant de suggérer que derrière une indifférence affichée, sommeille en moi une passion dévorante et inavouable pour les spectacles de gladiateurs contemporains. Je vous prie de croire qu’il n’en est rien. Cette fréquentation statistiquement improbable des arènes de combat est seulement un exemple flagrant du sens de l’humour un peu pourri pratiqué par les divinités en vigueur. Je suis convaincu qu’à l’heure où je vous parle, il existe quelque part dans le monde, un fan inconditionnel d’arts martiaux qui ne comprend pas pourquoi tout le monde s’entête à lui offrir des tickets d’opéra gratuits et des invitations à partager une loge à la Scala pour la saison.

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et ignotas animum dimittit in artes