Où il n'est bien sûr nullement question, ni d'automne, ni de Tokyo…

27 décembre 2006

Un conte de Noël (suite et fin)

Posté dans : Contes et Légendes, par Dave A. à 8:34

Suite et fin de notre conte de Noël pour enfant. Resservez vous un peu de whisky et prenez un siège au coin du feu…

« Alors même qu’au Pôle Nord se déroulaient les terribles événements que je vous narrai naguère, quelques kilomètres plus haut, au QG de la Jesus Incorporated, le Cortège Céleste suivait anxieusement les déboires du Père Noël, songeant avec effroi au coût faramineux qu’entraînerait une annulation de dernière minute et la nécessité de rembourser toutes les pré-ventes sur l’événement.

Saint Michel courait dans tous les sens, tentant de trouver un moyen de régler la situation: « Bon sang de bordel de Lui, mais c’est pas possible ! Vous savez le chiffre qu’on fait sur cette soirée seule ? On ramasse plus qu’à la Pentecôte et Pâques combinés ! Si on se mange sur ce coup, vous pouvez tous dire adieu à votre bonus de fin d’année : le 31, on le passera à laver des pare-brise à la sortie des supermarchés roumains… ».
Sans lever les yeux de son exemplaire du Paradis de Milton (tirage sur papier glacé illustré par Helmut Newton), Gabriel suggéra : « Et le Boss, dans tout ça ? Pourquoi vous allez pas tout simplement lui en toucher deux mots ».

« Aux dernières nouvelles, Il est dans sa suite au Hilton d’Acapulco avec 35 putes mexicaines et trois litres de mescaline. Il a promis que le premier qui le dérangeait au milieu de sa soirée d’anniversaire, il finissait dans un show del burro à Tijuana. »

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24 décembre 2006

Un conte de Noël

Posté dans : Contes et Légendes, par Dave A. à 11:59

« Oncle Dave, oncle Dave, tu nous racontes une histoire de Noël, hein, dis ? »
« Une histoire de Noël… Hmmn, oui, bon… D’abord, allez donc me chercher la bouteille posée là bas derrière, sur le petit meuble en acajou, non, pas le 12, celle avec le 18 que papa planque derrière le mauvais brandy. Voilà, parfait. Maintenant asseyez-vous en cercle : je vais vous raconter la merveilleuse histoire du petit ange de Noël, celui que votre maman a accroché au sommet du sapin comme tous les ans… »

« Il y a bien longtemps, dans une contrée reculée du Pole Nord, c’était la veille de Noël et les choses n’allaient pas si bien.

Effondré sur un coin de la table de réunion, le Père Noël suivait d’un oeil résigné le conseil d’administration qu’il avait convoqué d’urgence. Les négociations étaient au point mort. Les elfes refusaient de reprendre la production tant que leurs revendications n’auraient pas été entendues : passage aux 35 heures par semaine polaire et re-indexation des salaires avec prime de risque, suite au nombre d’attaques d’ours blanc dans les parkings de l’usine, en constante augmentation depuis quelques années. Le contremaître en était à s’engueuler bruyamment avec le représentant de Force Elfique Ouvrière, l’un traitant l’autre de pourriture syndicaliste sans-coeur, se prenant du social-traître exploiteur d’enfants en retour.

Dans un coin, Rudolphe, ayant rapé d’une main experte quelques copeaux de sucre-canne, était occupé à les réduire, de quelques mouvements de sa lame de rasoir, en un petit tas de poudre cristalline qui se reflétait dans le vernis de la table en cerisier noire. Après s’être penché pour faire disparaître la petite ligne de poudre d’un mouvement de truffe peu discret, il se retourna vers le Père Noël en levant un sabot accusateur : « Ça fait des années que je dis qu’il faut délocaliser, qu’un gosse Vietnamien, ça fera un aussi bon boulot que le dernier de ces feignants d’elfes de mes deux, pour le dixième du prix… Est-ce qu’on m’a écouté ? Bien sûr que non, toujours soucieux de l’image de la boîte, le qu’en dira-t-on, le bien-être des employés… Et maintenant, on est où ? On fait déjà plus le poids face à la concurrence et ces bolsheviks d’oreilles en pointe nous lâchent au pire moment de l’année. »

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et ignotas animum dimittit in artes