Où il n'est bien sûr nullement question, ni d'automne, ni de Tokyo…

26 septembre 2006

La dernière minute (pt. 1)

Posté dans : la Californie, par Dave A. à 2:25

Bon… Je sens qu’on en a tous marre du style télénovella de fin d’été qui règne sur ces pages, alors aujourd’hui on va changer un peu le décor.

Je vais vous parler de mon époque ponque.

Ma seconde époque ponque, pour être exact… Puisqu’il y eut bien une première époque ponque, mais celle-ci se situant à l’âge où tous les ados normalement constitués se font tatouer des toiles d’araignées sur les coudes, boivent des bières et squattent des entrepôts abandonnés, il n’y a guère matière à s’y attarder. La seconde non plus, d’ailleurs. Sauf qu’entre les deux, j’avais appris à apprécier à leur juste valeur les apports inégalables d’une literie de qualité et d’une hygiène corporelle moins négligée pour les interminables séances d’accouplement frénétique qui rythment la journée du ponque amoureux.

Mais avant d’en arriver là…

C’était la fin de ma vie à San Francisco. En tout cas ça se profilait à l’horizon brumeux. J’avais finalement pris la décision d’aller voir ailleurs. Essentiellement parce que, n’en déplaise à certains, il n’est aucun problème qu’un billet aller-simple pour un patelin inconnu à l’autre bout du monde ne puisse aider à résoudre, fût-ce en vous plongeant dans une toute nouvelle catégorie d’emmerdes propres à vous faire regretter les précédentes.

(more…)

15 septembre 2006

Turbulences spatio-temporelles

Posté dans : l'Actualité, la Californie, par Dave A. à 3:04

il y a maintenant pas mal d’années, par un joli matin ensoleillé de la fin du mois d’août, je fêtai mes 21 ans et me mariai dans une petite chapelle du Névada en présence d’une poignée d’amis chers.

Là où aurait dû se tenir le solennel organiste jouant Mendelssohn, Brian pianotait du dixie-jazz. En lieu et place des alliances qui ne furent achetées que bien plus tard, et pour sceller officiellement l’union à l’issue de la cérémonie, un dérisoire bouquet de fleurs, volées par Sarah à quelque plate-bande municipale sur le chemin de la chapelle.

Dans ces moments-là, toute l’ironie du monde ne pèse pas lourd face à cette sensation inexplicable de vertige qui vous prend à la gorge sans raison valable.

Il y avait, ce jour, beaucoup d’éléments comiques, avec peut-être quelques petits bouts de tragique, mais surtout beaucoup de vrai. Du vrai, émouvant et larmoyant, qui se grave dans vos neurones au pic-à-glace et ressort ensuite toujours aux pires moments.

Une demi-douzaine de vies se sont écoulées depuis. Presque autant de morts donc. Cette mort-là ne fut pas particulièrement douce. Pas tant par la perte d’un amour qui n’existait déjà plus alors, que par la perte d’une amie, d’une confiance et la sensation de trahison qui rend plus seul que n’importe quel rupture ne pourra jamais.

Après-demain, nous serons à nouveau ensemble devant l’autel, de part et d’autre de ceux qui, incidemment, nous marièrent il y a toutes ces années. La boucle est donc bouclée et le destin n’a pas perdu son légendaire sens de l’humour.

13 septembre 2006

Flinguer sa réputation en trois étapes

Posté dans : En Passant, par Dave A. à 9:43

Étape 1 : Désigner du doigt les « cravates au chocolat » tout en demandant distraitement à la jeune boulangère du coin de la rue une « cravate de notaire, s’il vous plaît ». Répéter une seconde fois devant son air ahuri en pensant qu’elle n’a pas bien entendu la première.

Étape 2 : Arriver en réunion du matin. Faire tomber aux pieds du grand chef la bouteille d’ouzo que je n’ai pas songé à sortir de ma sacoche la veille en rentrant de chez Pierre.

Étape 3 : Me confondre en excuses tout en tentant d’expliquer à Ludivine, dont je viens de démonter l’épaule et rater le visage de quelques orteils, que ce n’est généralement pas une bonne idée de tester mes réflexes en me sautant dessus par derrière au milieu du carrefour de l’Odéon quand je suis un peu stressé.

Là, je crois que je vais me coucher quelques jours et attendre que ça passe.

8 septembre 2006

Ce que je me raconte…

Posté dans : Nombrilisme, par Dave A. à 8:08

I think it was John Lennon who once said ‘life is what happens when you’re making other plans’… Although he also said ‘I am the walrus, I am the eggman’, so I don’t know what to believe. Tim Canterbury

L’écriture à vocation thérapeutico-soporifique (mon sommeil, hein, pas le vôtre, a priori) est par essence un genre plutôt frustrant, puisqu’elle aboutit toujours soit à la lassitude, et donc l’échec, soit au succès, et donc à l’abandon. En l’occurrence, ça marche plutôt bien (pour moi), puisqu’à la difficulté de fermer l’oeil, à succédé celle de le garder ouvert après le coucher du soleil. Suivant votre degré de foi en la matière, il peut s’agir soit d’un résultat probant pour les vertus curatives de l’écriture, soit d’une simple coïncidence et d’une accumulation de fatigue physique et psychique dépassant finalement le seuil de tolérance.

Bien sûr, il fallait que ce soudain revirement ait lieu alors même que je laissai bien malgré moi en suspens mes ruminations de tantôt, plutôt négatives et manquant cruellement d’un pendant, sinon positif, en tout cas constructif. Conscient du risque que la rédaction de cette suite ne succombe au passage du temps et à l’évolution de mes humeurs, je me permet de m’affranchir des habituels efforts en matière d’élaboration et de relecture pour vous livrer les quelques bribes d’idées qui me trottaient dans la tête alors et que je ne me sens pas de remiser jusqu’à la prochaine insomnie litéraire. Pour un peu, je pourrais juste enlever toute ponctuation et appeler ça du courant de conscience, mais ma cuistrerie s’arrête quelques degrés en deçà.

(more…)

4 septembre 2006

Ce que je raconte…

Posté dans : Nombrilisme, Qui sommes-je, où allons-je?, par Dave A. à 12:49

Saison faste pour la postiférance.
Sauras-tu, ami lecteur, en deviner l’improbable cause?
Point d’inquiétude, il en sera certainement question prochainement.
En attendant, ne te réjouis pas trop, tendre compagnon de ma plume, car avec la cadence de rendement, vient la chute de qualité. Et je l’illustre céans par une digression para-bloguistique des plus laborieuses.
Encore quelques jours et je passe à la chronique quotidienne des habitudes alimentaires de mon poisson rouge.

(more…)

1 septembre 2006

Des parfums, je me souviens

Posté dans : En Passant, par Dave A. à 12:40

Les cours intérieures parisiennes, les soirs d’été à l’heure du diner…
La mousson Tokyoïte, conversant avec les chats du quartier sur le rebord de ma véranda…
Les arômes de cinq-épices et de nuoc mam qui hantent tous les marchés du sud-est asiatique…
Le parfum scintillant de K. sur son dos nu dansant sous les arbres…
La mousse-à-raser mentholée au milieu du désert
L’encens qui brûle et les battements sourds d’une musique qui fait irrésistiblement bouger l’âme et le corps…
Les arbustes aux fleurs roses bordant l’allée des voisins à Palo Alto…
L’air alourdi d’ozone avant un orage de montagne…
Le sillage maternel embaumant d’une brise de Balmain assortie au vert de son qipao, un soir de réception…
Le tamarinier du jardin dans le soleil couchant des tropiques…
Les prémisses de la narco-dépendance aux effluves de marqueur magique…
La petite boîte-à-bijoux en bois de camphre, terrain de nombreuses chasses au trésor clandestines…
Le papier jauni et poussiéreux d’un vieux bouquin déniché au grenier ou dans un recoin oublié de la bibliothèque, lu un après-midi d’été…

Et vous, de quoi se souviennent vos narines?

et ignotas animum dimittit in artes