Où il n'est bien sûr nullement question, ni d'automne, ni de Tokyo…

29 octobre 2010

Trente

Posté dans : Nombrilisme, par Dave A. à 3:52

Il parait que c’est l’âge où l’on prend soudainement conscience de sa mortalité. On noie les accès de terreur existentielle dans la poursuite d’une version miniature, plus restreinte et raisonnable, des rêves de ses vingt ans : conjoint adéquat, perpétuation du stock génétique et efforts modérés pour garder un boulot pas trop chiant, doté d’une feuille de paie qui suit l’inflation. À l’approche d’une mort imminente (à cinquante/soixante anniversaires près), il est temps de devenir réaliste et de savoir faire des compromis.

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21 février 2007

Solipsitude

Posté dans : Nombrilisme, Qui sommes-je, où allons-je?, par Dave A. à 4:15

Vous savez de quoi j’ai besoin ces jours-ci?

Moi non plus.

D’ailleurs ça m’embête un peu. C’est important de savoir de quoi on a besoin. Si j’en crois Sigmund, le secret du bonheur consiste à auto-analyser ses désirs réprimés, apprendre à les sublimer dans la mondanité d’un quotidien banal, puis devenir expert-comptable. Je crois que Karl Jung était pas tout à fait d’accord. D’un autre coté, Sigmund et Karl s’accordaient sur peu de chose, sinon pour se traiter l’un l’autre de charlatan libidineux sénile.

Quoi qu’il en soit, savoir ce qu’il nous faut, ce qu’on veut, c’est important. Attention, hein, n’allez pas chercher dans le métaphysique ou l’avenir lointain. Il ne s’agit pas de ce que je veux faire, ce que je veux devenir ou ce que je veux faire graver en épitaphe… Non : ce que je veux, là, en ce moment, ce que je désire, ce qu’il me faut, qui il me faut, avec seins, sans sein, à dessein, sans dessin… Ce n’est ni hésitation, ni indifférence, juste l’inconnu… Une inconnue?

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21 janvier 2007

Au programme

Posté dans : Nombrilisme, par Dave A. à 11:40

En anglais on appellerait ça des teasers.

Le teaser, c’est ce bout de film, bouquin, etc. qui vous donne envie d’en voir plus. Parfois même un parfum ou un bout de jambe qui donne envie d’en toucher plus. À ne pas confondre avec le string ficelle remonté au dessous de la nuque, qui donne plutôt envie de demander combien.

Des teasers donc, concernant les billets que je m’engage à poster d’ici la fin de l’année 2007 (à cinq billets par an, je prends pas de gros risques, mais c’est déjà ça). Certains sont déjà à moitié écrits, quelques autres à moitié non-écrits, et d’ici le 31 décembre prochain, tous seront publiés.

Alors, quelques thèmes à venir, sans ordre particulier :

  • La pension. J’ai été envoyé en pension dans les alpages à partir de l’âge de un-peu-petit, jusqu’à la quinzaine mûrissante. Étrangement, je n’en garde pas de souvenirs particulièrement traumatisants. Peu de temps après mon évasion réussie, j’emménageai seul dans un studio parisien.
  • Des souvenirs. Ingénieusement fabriqués à la main selon une recette ancestrale, j’en vendais sur le Pont des Arts, en compagnie de ma copine de l’époque, aux touristes américains que nos gueules de lycéens sous-nourris devaient apitoyer (en fait, on bouffait à l’oeil dans la moitié des rades du quartier).
  • L’hôpital. Quand j’étais petit, je voyais des gens en blouse blanche partout. Toujours de temps en temps. Mais ça va mieux, je me soigne.
  • Prague. Par de regrettables concours de circonstances. J’ai fini dans une prison Tchèque. Deux fois.
  • Permis. Bien qu’étant maintenant un grand garçon, a priori pas moins doué que la moyenne pour les trucs qui roulent. Je n’ai jamais eu le temps ou l’occasion de passer mon permis de conduire voiture. Mon bref passage à Los Angeles fut l’une des rares fois où cela m’a particulièrement compliqué la vie.

NB : bien entendu, seuls les esprits contrariants verront dans le présent sommaire, un procédé chafouin de troisième sous-sol (bref de bien bas étage), me permettant de répondre, sans avoir l’air de renier complètement mes beaux principes, à l’une de ces stupides chaînes littéro-blouguesque qui pullulent, même chez les gens de bonne compagnie.

De toute manière, tout ce qui précède n’est que fabrication éhontée, comme d’habitude.

8 septembre 2006

Ce que je me raconte…

Posté dans : Nombrilisme, par Dave A. à 8:08

I think it was John Lennon who once said ‘life is what happens when you’re making other plans’… Although he also said ‘I am the walrus, I am the eggman’, so I don’t know what to believe. Tim Canterbury

L’écriture à vocation thérapeutico-soporifique (mon sommeil, hein, pas le vôtre, a priori) est par essence un genre plutôt frustrant, puisqu’elle aboutit toujours soit à la lassitude, et donc l’échec, soit au succès, et donc à l’abandon. En l’occurrence, ça marche plutôt bien (pour moi), puisqu’à la difficulté de fermer l’oeil, à succédé celle de le garder ouvert après le coucher du soleil. Suivant votre degré de foi en la matière, il peut s’agir soit d’un résultat probant pour les vertus curatives de l’écriture, soit d’une simple coïncidence et d’une accumulation de fatigue physique et psychique dépassant finalement le seuil de tolérance.

Bien sûr, il fallait que ce soudain revirement ait lieu alors même que je laissai bien malgré moi en suspens mes ruminations de tantôt, plutôt négatives et manquant cruellement d’un pendant, sinon positif, en tout cas constructif. Conscient du risque que la rédaction de cette suite ne succombe au passage du temps et à l’évolution de mes humeurs, je me permet de m’affranchir des habituels efforts en matière d’élaboration et de relecture pour vous livrer les quelques bribes d’idées qui me trottaient dans la tête alors et que je ne me sens pas de remiser jusqu’à la prochaine insomnie litéraire. Pour un peu, je pourrais juste enlever toute ponctuation et appeler ça du courant de conscience, mais ma cuistrerie s’arrête quelques degrés en deçà.

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4 septembre 2006

Ce que je raconte…

Posté dans : Nombrilisme, Qui sommes-je, où allons-je?, par Dave A. à 12:49

Saison faste pour la postiférance.
Sauras-tu, ami lecteur, en deviner l’improbable cause?
Point d’inquiétude, il en sera certainement question prochainement.
En attendant, ne te réjouis pas trop, tendre compagnon de ma plume, car avec la cadence de rendement, vient la chute de qualité. Et je l’illustre céans par une digression para-bloguistique des plus laborieuses.
Encore quelques jours et je passe à la chronique quotidienne des habitudes alimentaires de mon poisson rouge.

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4 février 2006

Épiphanie Régressive

Posté dans : Nombrilisme, par Dave A. à 6:16

Pour être tout à fait franc, j’avais non seulement présagé l’intérêt particulier que susciteraient mes déclarations sur la perte des illusions de jeunesse (l’angoisse de la sénilité a depuis bien longtemps supplanté celle de la mortalité dans les discussions de salon, de ce coté-ci du Sahara), et je songeais même depuis plusieurs semaines au billet incisif et argumenté qui suivrait cette entrée en matière. Un billet où j’aurais ironisé sur les étranges effets secondaires des voyages en avion sur les affiliations politiques (vous embarquez quelque part une faucille à la main et débarquez dans un autre pays vêtu d’une chemise brune sans même vous en apercevoir). Un billet où j’aurais fait le bilan du pour et du contre, en arguant fallacieusement que l’on ne peut pas être un vieux con quand on écoute la musique de sauvage que j’écoute.

Et puis ce matin, une bouteille de vodka calé entre les genoux, à fignoler les détails de Monde 2.0 avec Pierre, assis sur le toit de l’immeuble (une vieille habitude) tout en faisant des tests aéronautiques avec les feuilles du Figaro piqué au paillasson matinal du voisin (une autre vieille habitude), j’ai eu une révélation:

C’est pas parce qu’on sort de l’âge légal pour être un jeune con qu’il faut automatiquement devenir un vieux con.

En faisant un peu d’effort, on peut aussi redevenir un petit con très convaincant. Et c’est quand même vachement plus marrant.

et ignotas animum dimittit in artes